Les forts vents de ces dernières semaines ont malheureusement fait dégringoler quelques ardoises du toit de la tour, créant notamment un trou assez large au sommet du pan côté cour. Etant donnée la hauteur, même juste pour une bricole, le couvreur nous a promis la semaine dernière une note salée et surtout nous a expliqué la nécessité d'utiliser une nacelle avec accès compliqué par le parc... Bref, le maitre de maison s'est dit que cela valait peut être le coup de tenter plutôt une réparation maison de l'intérieur :-) L'occasion de découvrir ici la très belle charpente de la tour que voici :

On voit nettement un gros trou en haut, celui que nous souhaitions essayer de colmater au mieux... A noter aussi les deux types de fixation des ardoises. sur le pan en face et à gauche, elles sont clouées sur des planches de bois et sont anciennes - XVIIIe ou XIXe ; c'est là que nous avons le plus de soucis car, comme le couvreur nous l'a expliqué, les pointes de fixation sont rouillées et fragiles et rompent facilement... A terme il faudra malheureusement remplacer les vieilles ardoises et ce système de fixation par un plus récent et solide que l'on peut voir sur la droite, la toiture ayant été refaite de ce côté après la tempête de 1983. Les ardoises sont fixées sur des liteaux par des crochets. Extérieurement, on voit très bien la différence entre la toiture ancienne (tellement belle...) et celle plus récente :

Mais revenons à nos moutons. Par un ingénieux procédé composé d'un cable semi rigide et deux ardoises de récup anciennes perforées le trou a pu être colmaté :-) :

Et voilà plus de 1000 euros économisés en quelques minutes (il s'agit des deux ardoises "blanches" en haut qui devraient reprendre une couleur grise quand les premières pluies les auront nettoyées) :

Et juste pour le plaisir des yeux, la vue tout en haut de la tour par le fenestrou ; le parc en automne et au loin la vallée de la Vézère et Terrasson à droite et la vallée de l'Elle et les collines de Corrèze à gauche :

Le confinement s'achève et avec lui le chantier de ce printemps. Le vaillant travailleur est arrivé au bout de sa longue tâche : rejointoyer la façade, en consolidant et rebatissant à plusieurs endroits. Abracadabra et voilà le résultat après de longues journées de travail assidu :

La maison a carrément changé d'aspect, c'est assez impressionnant comme métamorphose :-)  

Et désormais, une petite lanterne apposée ce matin permet d'éclairer l'extérieur de la maison côté parc. Mais l'aménagement n'est pas tout à fait terminé puisque nous prévoyons de faire une terrasse sur quasiment toute la longueur de la façade. A suivre donc ;-) 

Ca y est, les magasins de founiture de matériaux ont réouvert leurs portes. Que le sable, le ciment blanc et la chaux coulent à flot ! :-) 

Bref, JB a attaqué le jointoiement du mur samedi matin en mode tranquille. Petite gâchée par ci, petite gâchée par là :

Ca avance doucement mais surement. Et c'est beau ;-) : 

A suivre !

Après la façade, JB a attaqué le petit morceau de pignon peu visible sur le côté et la partie basse de la petite tour. La partie haute n'est pas bien belle mais nous ne sommes pas équipés pour aller si haut...

En pleine action... Sur le côté d'anciennes latrines dans lesquelles se trouvaient notre placard de cuisine dans l'appart non restauré que nous habitions en 2004. :-) Et au fond la fenêtre de notre salle de bain

Et voilà le travail ! La grosse liane est un magnifique pied de kiwi qui avait un peu trop pris ses aises ses dernières années et que nous avons donc sévèrement élagué à l'automne

Après l'effort, le réconfort... :-) Du coup je me demande si je vais sortir le transat de la cave cette année :-)

Et voilà la façade toute décrépie. Déjà, ça change ! Maintenant il faudra attendre un peu pour le jointage de pouvoir s'approvisionner en sable, ciment blanc et chaux.

On distingue très nettement deux anciennes fenêtres à bords champreinés l'une au dessus de l'autre sur le côté gauche, que sont venues remplacées au XVIIIe ou XIXe la fenêtre et la porte fenêtre. Le fenestrou tout à gauche est beaucoup plus récent. Coté droit, c'est beaucoup moins clair... Même s'il est vraisemblable qu'il ait existé une porte au rez de chaussée. Au centre entre les deux portes, la trace d'un ancien fenestrou très étroit que nous avions déjà localisé lors des travaux intérieurs (vraisemblablement médiéval). Et enfin, mystère et boule de gomme, la trace parfaitement visible d'une porte bouchée à l'étage avec linteau en bois. Pour l'instant, ça reste un peu confus dans ma tête... Mon hypothèse est que ce bâtiment central existait avant la construction de la tour, qu'il s'agissait certainement du centre "administratif" de la Villefranche de Beauregard à la fin du Moyen Age puisque la maison appartenait alors au Vicomte de Limoges. Comme souvent, les salles à l'étage étaient accessibles par l'extérieur via des escaliers en pierre ou en bois. Lorsque la famille qui a racheté la Villefranche au Vicomte au XVIe a voulu assoir sa puissance et sa maitrise de cette nouvelle petite seigneurie, elle a alors construit la tour escalier (symbole de pouvoir), l'a raccordée à ce bâtiment en réhaussant le niveau de l'étage (on voit clairement à l'intérieur que l'ancien étage était presque 50 cm plus bas, en témoigne la poutre maîtresse encore dans les murs) et a réaménagé l'aile en construisant une cheminée d'apparat en pierre et en ouvrant trois fenêtres champfreinées (une côté église que nous avons rebouchée récemment et deux côté parc). Enfin, au XVIIIe vraisemblablement, la mode étant aux grandes ouvertures symétriques laissant passer la lumière et rendant les intérieurs plus agréables, la famille du Repaire de Livron qui a vécu dans la maison entre 1730 et 1760 a certainement été à l'origine des dernières grandes modifications architecturales en agrandissant les portes et fenêtres, en transformant la grande salle de l'étage en deux chambres habillées de boiseries ; c'est elle également, je pense, qui a construit la dernière aile de la maison et sa terrasse sur arches. Un diagnostic architectural et historique a été initié avec mes collègues du service patrimoine du département ; leurs compétences alliées à mes recherches dans les archives devraient nous permettre d'établir plus clairement les différentes périodes de construction.

Confinement oblige, nous avons du temps à consacrer à la maison. Parmis les chantiers en prévision, un nous tient particulièrement à coeur : la restauration de la façade côté parc. La maison est bien jolie de ce côté là mais les crépis et rattrapages au ciment particulièrement vilains...

Avant hier, JB a attaqué le décrépissage à l'aide du pistolet marteau piqueur puis pour les endroits recouverts de ciment, carrément au marteau piqueur. Début du chantier lundi...

Avancée des travaux hier :

Et aujourd'hui :

J'ai bon espoir qu'une fois décrépie la façade nous livre quelques éclairages sur l'histoire de la maison, les étapes de construction, les modifications... Pour l'instant de nombreux doutes planent sur l'historique de cette aile centrale. Si les grandes ouvertures symétriques datent avec certitude de la deuxième moitié du XVIIIe ou première moitié du XIXe siècle, il est plus difficile de retracer l'aspect antérieur. On voit très clairement sur la façade la trace d'anciennes ouvertures. Les ouvertures champfreinées rebouchées sont celles qui précédaient les ouvertures actuelles, elles datent vraisemblablement de la fin du XVIe ou début du XVIIe siècle, modifications apportées par la famille de Magrand qui a laissé son blason sur la cheminée de l'étage. Cependant, je suis à peu près certaine que le bâtiment n'a pas été construit à ce moment là mais que des travaux sont venus modifier, compléter un bâtiment médiéval pré existant ; pour l'instant, je n'ai pas encore réussi à en comprendre l'historique avec les données d'archéologie du bâti dont nous disposons déjà (détail des façades intérieures côté tour). Ce que je vois apparaitre depuis hier me laisse encore plus perplexe et montre que cette façade à été remaniée plusieurs fois... Hâte de la découvrir entièrement nue en espérant que cela éclairera ma chandelle :-) 

Cette maison a vu passer un paquet d'habitants depuis la fin du Moyen-Age... Ma grand mère détient sans conteste le record de temps vécu entre ses murs : 100 ans tout pile... Elle y est née en décembre 1911 et l'a quittée en janvier 2012.

Un autre de ses anciens résidents s'est éteint la semaine dernière. Ce n'est pas lui qui y aura vécu le plus, à peine une trentaine d'année, mais c'est certainement lui qui y aura laissé le plus de traces de son passage...

MB. Deux initiales gravées un peu partout sur les seuils des fenêtres, les montants des portes... Plus des dizaines de cadavres de boîtes métalliques de pâté au foie gras truffé dont il rafollait et qu'il boulotait en cachette sous l'escalier en pierre de la tour, se débarassant ensuite des contenants qui s'empilaient dans les anciens saloirs. :-)

Il aura accompagné tout du long notre installation ici. D'abord en m'aidant à m'installer dans le vieil appartement vétuste que ma grand mère louait autrefois aux touristes, m'aidant à repeindre, installer le chauffage, etc. ; mon poupou était prêt à tout pour rendre l'endroit cosy et douillet pour sa puce. Puis en assistant JB dans l'immense chantier de restauration que nous avons débuté en 2004. Risquant sa vie en bricolant après le tableau électrique sans couper l'électricité pour que JB puisse continuer à travailler à l'étage. :-) Ces dernières années en suivant l'avancée des derniers chantiers avec attention. Mais surtout sur la fin en profitant de la maison enfin restaurée, accueillant toute la famille lors des grands repas et des festivités...

C'est enfin là qu'il aura eu ses derniers moments de bonheur, de douceur et de légéreté ces derniers mois et j'en suis tellement heureuse...

MB. Mon poupou. Aura imprimé sa trace dans ces murs, au propre comme au figuré. La maison conservera en mémoire quel homme exceptionnel il a été.

Le temps s'écoule. Les travaux ont continué tranquillement sur la maison en 2019 avec le décrépissage et le rejointage de la façade côté cour. J'avais commencé ce travail en 2014 par la partie basse du mur puis j'avais laissé tomber pour concentrer mes efforts sur la finalisation des restaurations intérieures. Au printemps 2019 nous avons repris le chantier. Un peu précipités par les effets d'une tempête hivernale qui a causé l'écroulement du mur en briquettes qui bouchait une ancienne fenêtre de l'étage :

Lorsque nous avons aménagé notre chambre à l'étage, nous avions hésité à la réouvrir mais cela aurait compliqué ensuite l'aménagement de la pièce puisque nous aurions eu deux fenêtres en face à face. Nous avons donc choisi de la laisser condamnée mais nous avions prévu de rebâtir un mur propre enduit de crépis brossé lorsque nous allions restaurer la façade. L'effondrement a précipité le chantier. :-) JB a donc reconstruit un mur en parpaings. J'ai ensuite poursuivi le piquage des joints de la façade avec le pistolet marteau piqueur :

Et JB s'est occupé de tout rejointer :

Et de restaurer la vieille marquise toute déglinguée en reprenant la struture métallique qui a été consolidée, repeinte en noire et pourvue de tasseaux de bois pour accueillir une dalle de plexi pour apporter une touche de modernité tout en laissant passer la lumière et permettant une protection optimum de la porte d'entrée. Plus l'ajout d'une lanterne extérieure :

Le magnifique rosier grimpant ancien de ma grand mère a survécu et habillera joliment la façade de ses fleurs rouges dans quelques semaines. Il restera de ce côté à restaurer le vieux dallage en pierres et habiller la vilaine dalle de béton au pied de la tour. Et bien sûr remplacer les dernières menuiseries : la porte d'entrée de la tour et le petit fenestrou contigu.

Mais pour l'instant nous avons décidé de porter nos efforts de 2020 de l'autre côté de la maison, à savoir la restauration de la façade côté parc, chantier commencé cette semaine... A suivre :-)

Et voilà, les travaux de nettoyage et aménagement des deux caves sont presque terminés. Bravo au vaillant ouvrier qui a gratté et évacué la terre entre les pierres et passé l'aspirateur de chantier pour redonner au vieux pisé un peu d'éclat. Petite visite guidée des caves de la maison... :-)

Nous voilà en bas de la tour, en sortant de la cuisine, une pente douce mène vers la première cave...

Au passage, il s'agit d'un petit chantier à venir (le mien en l'occurence, ce qui explique que cela traîne un peu :-) ) : rejointer les pierres des murs et du sol pavé. Sur le côté à gauche on aperçoit dans un renfonçement sous l'escalier en pierre les deux anciens saloirs de la maison.

Voici la première cave avec le sol terminé. Et aujourd'hui, pour la première fois depuis... oh surement des décennies, voire plus... nous avons réouvert la petite fenêtre en bois qui donne sur la rue...

Et la lumière fût dans cette cave si sombre depuis toujours ! :-)

Les poutres ont été nettoyées et débarassées d'une épaisse couche de toiles d'araignées... L'endroit est maintenant propre, plus lumineux et accueillant. Il reste à aménager notamment avec un espace établi bricolage.

La première cave donne sur une deuxième plus petite qui ouvre directement sur le parc...

Et voici donc le fameux pisé ancien, tout beau, tout propre :

Un jour, si on trouve le courage, on entreprendra peut être de le rejointer. Peut être. :-)

Voilà, il ne reste plus qu'à admirer le travail... :-D

Et à profiter, notamment en piochant dans notre petite réserve au frais, contenant certains petits vins du sud bien sympas ;-)

Voilà un chantier qui va bien nous changer la vie au quotidien. En parallèle un autre a commencé devant notre porte puisque la rue de l'église est en cours d'aménagement paysager avec petits pavés, réservations fleuries, béton désactivé... Bref, ça devrait être très beau et ça devrait complètement changer l'aspect du quartier et surtout bien mettre en valeur les vieilles pierres et notamment notre façade. Hâte de voir le résultat terminé à la fin de l'été. Photos à venir donc. :-)

Voilà plus d'un an que le blog était retombé dans le silence. Il faut dire que sans être restés totalement inactifs, nous n'avions pas repris de travaux importants sur la maison. Il reste pourtant encore pas mal à faire. Parmi les chantiers en attente, celui de la cave était vraiment prioritaire. L'endroit était en effet fort peu accueillant et agréable et quelque peu encombré... :-) 

Nous avions déjà détruit le tonneau l'année dernière mais il restait à rendre l'endroit un peu plus... propre ! Le sol était en effet composé de terre battue avec des trous et des bosses un peu partout. 

L'étape n°1 a consisté en la réalisation d'une chape de petits cailloux pour avoir un sol de niveau... :

7 tonnes pour être précis !! :-) Un certain nombre de remorques à charrier depuis la carrière voisine donc. Une fois les cailloux installés, place au compactage avec cet engin de l'enfer :

Puis déploiement d'un géotextile sur les petits cailloux afin de pouvoir étaler une couche de sable  :

Avant de pouvoir enfin disposer les dalles afin d'avoir un sol propre, plat et facile à nettoyer :

Nous avons des choisi des dalles d'extérieur généralement utilisées autours des piscines ou pour des terrasses, d'une couleur beige assez neutre afin d'éclairer la pièce et d'avoir une certaine harmonie avec les murs en pierre. Le sol se trouvant d'un coup très surélevé par rapport à la porte d'entrée côté rue, il restait à réaliser une marche :

Et enfin terminer la liaison sol / murs :

Photos à venir du chantier terminé :-)